ASVEL 84-82 MONACO
Un air de déjà vu, une sensation désagréable qui revient tous les ans à la même période, cette volonté de croire que la solution est toujours dans les fortes individualités, alors que nos échecs nous prouvent qu’un collectif va toujours plus loin qu’un empilement d’individualités qui ne pense qu’à partir en vacances. Ce game 5 ne pouvait se conclure que de la sorte, le même 5 pendant l’intégralité du QT4 qui finit par perdre en lucidité, et par lâcher une avance de 8 points pour aller en prolongation qui se termine avec la possession de la gagne joué façon playground du dimanche matin.
Comme le disait Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Ainsi, c’est avec le même 5 et la même stratégie qu’aux games 2 et 4 que les monégasques commencent ce match. Multiplications d’isolations, défense attentiste, grosse énergie adverse, et voilà les monégasques déjà dans les cordes au bout du 1erQT (26-13)
Mais les Monégasques ne sont pas passés à 3 min du final four d’Euroleague pour rien. Et malgré une attaque toujours aussi poussive et aléatoire, la défense monégasque fait le taf, et grappille possession par possession. Diallo (14 pts) est enfin présent, l’écart fait du yoyo, mais fond petit à petit. (43-33)
Le QT3 part sur les mêmes bases : grosse défense monégasque, et avec un James bien muselé, se sont les facteurs X qui font le taf. Cette fois-ci c’est Boutsielle, qui coup sur coup plante deux flèches salvatrices pour ramener la Roca Team à une possession. La bataille du rebond est équilibrée, et l’ASVEL n’a qu’un point d’avance à l’aube du money time. (54-53)
C’est à ce moment que les leaders sortent du bois. Mike James (16 pts), toujours en délicatesse avec ses shoots casse-croute, plante deux missiles ultras longue distance pour faire passer les Monégasques en tête. La sortie de Fall libère la raquette, ce dont profite Bacon (14 pts) pour faire gonfler le score à +8 à 4 min du terme… Malheureusement, comme trop souvent, les Monégasques lâchent au pire moment, l’ASVEL égalise, et Okobo rate même le lancer franc de la gagne. (75-75)
La prolongation est une lente agonie. Les Monégasques prennent un éclat 5-0 rapidement, mais tout le monde est épuisé. Thomas et Bacon ramènent les Monégasques à -1, avant que James réussisse enfin un drive et fasse basculer le score à +1. On entre alors dans le Howard Time. Le bourreau des Monégasques plante d’abord un 3pts qui donne mal à la tête, avant d’aller contrer Lee en contre-attaque, et de pousser Bacon à faire de la merde sur la dernière action. (84-82)
Les chiffres à retenir :
📶 0, comme le nombre de titres gagnés par Sasa Obradovic à Monaco en trois saisons. C’est aussi le nombre de passes dans la majorité de ses systèmes. Un lien de cause à effet ? Probablement…
📶 16pts, 10 rebonds, 4 passes, encore de gros chiffres du n°55… Mais l’horrible 5/21 au shoot sera rédhibitoire. A vivre et mourir avec Mike James, tu en prends plein les yeux, mais sans titre au bout…
📶 3 petites minutes pour Yakuba Ouattara, un ballon perdu, avant de sortir définitivement. Vouloir gagner un titre en se privant de son meilleur facteur X, telle est la Sasa’s touch…
Top / Flops :
💚 Mention spéciale à William Howard : Lui il nous en veut, je ne sais pas pourquoi, mais il a une dent contre nous. On se rappelle tous de son shoot de dingo lors de la première de la saison à Louis II, mais sur cette série, il s’est transformé en Robert Horry made in France. Des gros shoots toujours au bon moment, une capacité à faire sortir Will Thomas de sa zone de confort, et ainsi le rendre totalement inutile et obsolète, et puis surtout ce contre en fin de match qui retourne complètement la situation, et ouvre la porte au 21e titre de l’ASVEL. Yakuba aurait très bien pu être ce genre de joueur coté Roca Team. Mais Sasa a préféré le garder au chaud sur le banc…
🛑 Le « système » Roca Team : Cette finale a vu l’émergence au grand jour de toutes les « limites » de la gestion d’effectif monégasque à l’heure de glaner un titre sur la scène nationale. Plusieurs joueurs, certainement titulaires dans l’équipe adverse, sont restés cloué en tribune durant toutes la finale, pour finir par manquer cruellement (Hall, Andjusic), alors que d’autres ont passé leur finale à lancer les serviettes depuis le banc (Fall-Faye, voire Yakuba sur ce game 5). Et alors que nos Américains (dont les valises sont prêtes depuis mercredi pour partir en vacances) sombraient en prolongation (James 5 fautes, Lee contré, Thomas totalement liquide, et Bacon qui foire honteusement la dernière possession), ce sont deux Français (Howard et Okobo) qui donnaient la victoire à l’ASVEL. Après tous ces échecs en championnat en répétant le même schéma, il faudrait songer à faire son mea culpa, et à changer la voilure….
🛑 Sasa Obradovic : Vous allez surement hurler au harcèlement compulsif, mais j’assume. Il y a tellement de questions qui découlent de cette série, tellement de hiatus qui s’accumulent cette saison (voire les 2 autres sous son commandement) qu’il faudrait que j’y consacre une chronique à part entière. A-t-il été bridé dans son coaching (joueurs avec le totem d’immunité obligatoire sur la feuille ?) et limité dans ses choix et ses rotations ? Son discours passait-il vraiment auprès de son groupe, notamment ses cadres aux valises déjà bouclées ? Est-il atteint de trouble sélectif de la mémoire dans les moments de stress (notamment à partir du QT4), pour oublier totalement qu’il a un banc, et ne faire jouer que les 5 mêmes joueurs jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Ou de cécité notoire pour ne pas avoir vu le plan défensif ultra simple de l’ASVEL, sans qu’il ne se soit jamais adapté outre mesure ? Et de voir la presse titrer « TJ Parker a dominé tactiquement Obradovic » sans que l’on ait rien à redire à cela, est une preuve irréfutable qu’il va falloir sérieusement se demander si son avenir en rouge et blanc est compatible avec la volonté de gagner des titres…
La suite (et la fin) :
Rien, que dalle, basta, c’est les vacances jusqu’à septembre !
Malheureusement, tu as raison…un banc qui reste sur le banc, pour ne pas que la poussière s’installe 🧐?fall Faye et demahis ne sont quasi jamais rentres.. alors que quand fall Faye a joué, il a été bon…0 mn au match 5?! Une fin de 4e quart gérée merdiquement et voilà le résultat..on dirait qu’on le fait exprès…