PAU 83-85 MONACO
Malgré un Jefferson monumental, malgré un public « aussi dingue qu’au palais de la paix et de l’amitié d’Athènes » (sic), malgré un arbitrage qui aura tout fait pour remettre Pau en selle, malgré un coaching qui a complètement buggué à 5 min du terme, malgré un Bacon encore en mode « Princesse », les monégasques se sont imposés, par une marge rikiki, mais ont gagné en terres béarnaises le droit d’aller affronter l’ASVEL pour un remake de 2019, dans une finale qui sentira bon le souffre, l’Euroleague, et probablement les prolongations…
Surfant sur la vague de leur succès précédent, les Palois mettent une grosse intensité d’entrée. Les Monégasques sont assez passifs, subissent l’adresse et les coups de sifflet, et prennent un éclat rapidement. Motiejunas a la tête des mauvais jours, mais les rotations permettent aux Monégasques de ressortir la tête de l’eau. (26-20)
L’entrée de jeu de Léo Westerman va faire beaucoup de bien. Le meneur met en place un basket plus classique qui fait très mal aux Palois. L’alternance intérieur-extérieur trouve des paniers faciles, et des shoots ouverts. Comme le rebond est bien verrouillé, l’écart fond, et à la mi-temps, les Monégasques sont même en tête. (40-45)
Le troisième QT est la copie du second. Yakuba Ouatarra se charge de faire mal aux meneurs adverse par son pressing défensif. Les pertes de balles se multiplient, et comme les Monégasques pèsent au rebond offensif, l’écart gonfle, encore et encore. Les Palois reviennent un tantinet grâce à leur adresse longue distance, mais Monaco a fait le plus dur. (55-68)
Léo Westerman mène son équipe à la baguette, plante les banderilles qu’il faut, et maintien les monégasques à +13. Sauf que l’arbitrage va s’en mêler. Après une première antisportive ultra sévère en QT2 (d’autres fautes du même acabit n’ont reçu qu’une faute simple…), il prend la même à 5 min du terme. Expulsion, points cadeaux pour les palois, et surtout, le momentum monégasque explose. À l’énergie du désespoir, les Palois vont revenir souffler dans la nuque des joueurs d’un Obradovic qui oublie totalement de coacher, mais l’expérience de Thomas, et l’énergie de Hall vont permettre aux Monégasques de rester devant jusqu’au buzzer. (83-85)
À retenir :
📶 90 %, c’est le pourcentage de réussite de la Roca Team aux lancers francs (dont 9-10 de Mike James), c’est mieux que le match précédent, qui était quasiment un record. #compasdansloeuil
📶 37 rebonds à 29 en faveur des Monégasques, dans un match aussi serré, ça aide à faire la différence #nopainnogain
📶 21 points, 3 rebonds, 4 passes décisives, et 9 fautes provoquées : Mike James aura encore été le leader de cette équipe (malgré des % au shoot suspects) #MVP
Top / Flops :
💚 Léo Westerman : très critiqué par certains « supporters », on oublie beaucoup qu’il joue dans un système absolument pas adapté à son profil. Pourtant ce soir, c’est lui qui prend les choses en main, qui choisit d’arroser la peinture de passes, pour mieux ressortir les ballons. C’est simple, c’est son entrée en jeu qui permet de passer devant en QT2, et c’est lui qui tenait le jeu jusqu’à son expulsion si injuste. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard, quand il est sorti, on a arrêté de jouer.
💚 Will Thomas : on pourra dire ce qu’on veut de son style de jeu, ou de sa saison, mais si on gagne un truc dans 10 jours, il aura clairement sa part de responsabilité. C’est lui qui score les derniers points permettant aux monégasques de rester devant. Grosse intelligence de jeu, un shoot clinique de prêt comme de loin. Il a été le premier relais de Léo quand on a décidé de fixer à l’intérieur pour trouver de l’alternance. Et il aura une vraie importance en finale, dans un duel old school face à James Gist.
💚🛑 Le coaching de Sasa : Très bon pendant 3QT, avec quasiment 9 joueurs à 10 min et plus, et des rotations qui ont fini par faire craquer les Palois à cheval sur le QT2 et le QT3. Pour ensuite, jouer quasiment tout le QT4 avec les 5 mêmes joueurs. Donatas prend une technique pour s’être plaint après l’arbitre : il verra plus le parquet. Yakuba et Ibrahima : oubliés au bout du banc. Et quand en plus tu as Léo expulsé, et que Rudy et Jerry ne sont là que pour passer les serviettes, cela explique la fin de match compliqué en tirant la langue. On dit que ne pas choisir, c’est faire un choix. On gagne, donc les choix sont validés. En espérant qu’on ne finisse pas par les payer avec une panne généralisée lors d’un game 5 décisif en finale, comme en 2019.
🛑 La déception Bein sport : Probablement la première fois que je sors déçu d’un match commenté par Bein Sport. D’habitude, c’est intéressant et constructif (Fred Weis), voire divertissant (Singleton). Mais là, c’était juste inaudible. Entre les « Pau c’est une équipe qui a du cœur » (une bonne dizaine de fois), « Jefferson, le meilleur marque de ProA » (pareil), les « aller il faut bouger » pour encourager l’attaque paloise, les couinements de déception sur un shoot raté des locaux, ou les explications lunaires sur la « grande fatigue des Palois » (qui ont joué 40 matchs cette saison), face à la « fraicheur de l’effectif monégasque (Mike James en est à son 64e match) : bref, Mme Sauret était clairement pour Pau ce soir, et son collègue ramait sec à côté. Très dommage pour une chaine qui ne manque pourtant pas d’excellent gars au micro.
La suite :
Mercredi 15 juin, pour le premier match des finales à l’Astroballe de Villeurbanne (et en direct sur Bein Sport).