Intersaison 2021 : Cette fois ci, c’est parti !

Nous y voilà ! Cette semaine, et avant tout le monde en France, pour cause d’Eurocup, la Roca Team entre dans le vif du sujet avec un premier match chaud patate contre les Metropolitans de Levallois. Deux grosses équipes qui s’étaient neutralisées l’an dernier, Monaco l’avait très largement emporté à domicile, avant de s’incliner à Paris au mois de janvier. Il est l’heure donc de boucler notre chapitre « intersaison », et de revenir sur les moments forts de ce mercato aussi particulier qu’anxiogène. 

Résumé de ce qui s’est passé

Lancé sur une timeline bizarre, complètement en décalé du reste des autres équipes, ouvert avec moult départs aussi tristes qu’anxiogènes, le mercato monégasque s’est finalement joué en 3 temps.

Début mai, la saison est à l’arrêt, mais pas encore totalement annulée. Le président Dyadechko se fend alors d’un interview dans Monaco-Matin dans lequel il fait le point sur la saison, et le futur de la Roca Team.

En effet, nous allons essayer de maintenir l’épine dorsale de l’équipe. Il est difficile de dire à quel point ce sera possible maintenant. Trop de questions et d’incertitudes demeurent. Mais je suis heureux que presque tous les joueurs en relation avec l’entraîneur aient dit vouloir revenir à Monaco. Ils sont convaincus que cette équipe pourra obtenir les meilleurs résultats et ils veulent le prouver.

Il apparait très rapidement que ce passage, pourtant plein d’espoir, n’est en fait qu’une vérité contre formulée juste là pour calmer l’inquiétude grandissante de la majeure partie des tribunes. Car malgré ces belles annonces, les mauvaises nouvelles vont rapidement s’enchainer. Et avec le recul, il apparait qu’à cette époque, le seul qui a réellement reçu une vraie offre, c’est Norris Cole. Le double champion NBA, malgré sa promesse de prolonger l’aventure, éconduira poliment le club monégasque, l’offre de Villeurbanne étant plus alléchante, tant d’un point de vue sportif (Euroligue), que d’un point de vue contractuel (contrat de 2 ans, plus sécurisant). Pour le reste, la tentative de maintien de l’épine dorsale (pourtant promise) n’aura jamais lieu. Yakuba Ouattara, Paul Lacombe, Landing Sané attendent encore, à l’heure où ces lignes sont écrites, un quelconque coup de fil du club. Kikanovic est rendu à son club turc. Les autres américains, ben on verra plus tard. Si bien que début juin, il n’y a que 2 joueurs sous contrat : Dee Bost, dont l’option est tellement en discussion que son maintien est mis en suspens, et Will Yeguete, seul joueur dont on est sûr à 100 % qu’il va rester. C’est maigre, bien maigre, surtout que la concurrence (ASVEL, Dijon, Levallois) garde l’ensemble de ses forces vives (4 joueurs et +) tout en signant des joueurs très intéressants. Et alors que le club lyonnais a même quasiment bouclé son recrutement, Sasa Obradovic, déjà assez inquiet et tendu de nature, décide de s’en aller, las de baigner dans une situation anxiogène au possible sans avoir la moindre réponse de sa direction…

C’est le second temps du mercato monégasque. Après la fuite des talents, conclue par le coup de tonnerre du départ du coach, s’en suit un mois d’un silence que les spécialistes décriront comme assourdissant. Un seul joueur dans l’effectif, pas de coach, et les seules rumeurs qui courent autour de l’équipe monégasque parlent de partenaires qui quittent le navire, de finances au plus mal, voire même de dépôt de bilan. Et comme le club ne fait rien d’autre que balancer des puzzles sur les réseaux sociaux, la rumeur enfle proportionnellement à l’inquiétude des supporters. Et c’est dans ce climat anxiogène assez particulier que Oleksiy Yefimov, le manager général de la Roca Team, intervient dans plusieurs médias locaux, afin d’expliquer la situation, et d’essayer d’éteindre les incendies. Alors que la communication du club était encore une fois au centre du vortex, ce dernier a montré une parfaite maitrise de l’exercice, et à la première lecture, on pourrait lui donner quitus sans confession. Malheureusement, les beaux espoirs ne survivent pas à une seconde lecture, noyés dans un déluge rhétorique où les termes budgets et finances passent avant des termes comme collectifs, résultats, ou même supporters (lire aussi fin du confinement à la Roca Team : communication et décryptage). La stratégie du club est basée sur une spéculation à la baisse des salaires, un ciblage systématique des mercericains, sans aucune volonté de construire un socle de JFL garants de « l’âme » de l’équipe ni de conserver à long terme ses meilleurs joueurs, alors que des clubs à plus petit budget (Dijon par exemple) y arrivent sans problème.

Avec l’arrivée de Mitrovic s’ouvre le troisième temps du mercato monégasque. On repart de zéro, avec un seul joueur, on a un mois de retard sur tout le monde. Le défi est colossal. Mais les pierres seront posées petit à petit. D’abord les retours de Dee Bost et de JJ O’Brien, puis les autres. Avec en leitmotiv, beaucoup de paris. Certes, ça ne change pas des autres mercato, sauf que les années précédentes, on conservait un socle suffisamment solide pour atténuer les paris s’ils s’avéraient ratés. Par exemple lors de la saison du Tactikovsky, on était quand même bien content d’avoir Lacombe et Kika pour éponger les faiblesses du triangle des Bermudes Jones-Needham-Jones, et permettre ainsi au navire monégasque de garder le cap. Aucune marge d’erreur cette année. Certes, les promesses sont belles, N’Doye ou Willis ont un vrai potentiel. Mais le reste baigne dans un flou assez opaque. Le recrutement (déjà tardif) de Stimac va donner un peu de fièvre, mais elle tombera vite quand ce dernier fuira vers les pétrodollars chinois. La symbolique est forte, au cœur d’un mercato explicitement sous le signe du « trading » affiché par la direction, de voir un joueur arriver, puis repartir aussi sec pour une revalorisation salariale forte. Mais cet échec a permis aux dirigeants de changer leur fusil d’épaule, pour ainsi mieux équilibrer l’équipe. Sont ainsi arrivés un shooter (profil que l’on n’avait pas), et un 2d pivot. Et pas n’importe lequel : un international français, un profil que l’on attendait plus après avoir passé tout l’été à espérer l’arrivée de Toupane ou Albicy, c’est finalement Mathias Lessort qui débarque à Monaco. De la puissance, du show, et des coiffures aux petits oignons.

Alors, oui, nous sommes persuadés que brasser les mercenaires chaque année un peu plus n’aidera ni à gagner un titre ni à construire une histoire. Oui, nous espérions que la direction de la Roca Team allait comprendre le message, et qu’empiler des joueurs différents chaque saison c’était bruler de l’argent en espérant que le steak finisse quand même par cuire. Alors que voir à long terme est plus sécurisant actuellement pour les joueurs, ce qui est donc un levier pour baisser les salaires, notamment pour les JFL. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant de voir des Lacombe ou des Konaté signer des contrats de 4 ans. Dans un marché maussade faute au Covid, c’est un signe fort. Mais au final, le principal problème du mercato monégasque n’est pas tant la qualité des joueurs recrutés, et encore moins leur nationalité. Mais la façon dont cet effectif est monté, et cette stratégie de tradding à court terme qui souffre d’un déficit de sécurité (on est certains que l’été prochain sera du même tonneau) et qui pose de sérieux problèmes en termes d’image, d’autant plus que la communication qui la véhicule (merci, Stimac, tu nous l’as mis à l’envers, mais bisous) part dans toutes les directions sans vraiment aller nulle part.

Mais ne boudons pas notre plaisir quand même : avec le recrutement qui a été fait, nous pouvons aligner un 5 majeur N’Doye, Choupas, Inglis, Yeguete, Lessort 100 % français, et qui peut faire bien mal à pas mal de club en Jeep Élite, notamment avec son secteur intérieur sur-vitaminé. Alors certes il manque un petit Paul Lacombe ou Yakuba Ouattara pour équilibrer tout cela, mais bon, ressasser les bons souvenirs du passé ne va pas nous aider à gagner à nouveau un titre. 

Les mouvements de l’été :

  • ARRIVÉE : Le premier mouvement du mercato, c’est la Roca Team qui l’a fait, en faisant venir Rudy Demahis-Ballou, un jeune meneur de jeu de 18 ans. Un futur Théo Malédon ? C’est tout ce que l’on souhaite au pied du Rocher.
  • DÉPART : Elmedin Kikanovic retourne en Turquie (contrat d’un an apparemment). Il n’aura joué que 2 rencontres avec Monaco. Cela faisait probablement partie du deal lors de son retour en mars. Kika-in, Kika-out, Kikanovic !
  • DÉPART : Paul Lacombe retourne à l’ASVEL. Pour porter le maillot de son enfance, pour participer à l’Euroligue, pour jouer pour Tony Parker, et ce pendant 4 ans (2 + 2)… Le joueur, et l’homme vont laisser un trou béant dans le vestiaire, et un peu dans nos cœurs aussi.
  • DÉPART : Landing Sané a signé du côté d’Orléans (contrat d’un an +1 en option apparemment). Il rejoint ses anciens potes de Levallois, dans un club où il aura un rôle nettement plus important que celui de souffre-douleur d’Obradovic.
  • DÉPART : Ce n’en est pas vraiment un, puisqu’il était en fin de contrat. Mais Norris Cole ne sera lui non plus pas renouvelé, puisqu’il a signé en faveur de l’ASVEL (2 ans), qui se constitue une armada d’un niveau rarement vue en Jeep Elite.
  • DÉPART : Sasa Obradovic ! Celui-là, on ne l’avait pas vu venir, mais pourtant, c’est hyper logique. La patience n’est pas son fort, et de voir qu’aucun dossier n’avançait côté recrutement, il a assuré ses arrières en rentrant à la maison.
  • ARRIVÉE : Zevdan Mitrovic, fraichement licencié de l’ASVEL, est donc le nouveau coach de la Roca Team. Il vient avec tout son bagage et ses assurances, mais aussi avec ses points noirs. Mais au moins, avec lui, on sait où l’on va !
  • DÉPART : Anthony Clemmons longtemps annoncé du côté de la Turquie, dans le même club qu’Elmedin Kikanovic, il signe finalement au BC Igokea en Bosnie-Herzégovine. Il part sans vraiment laisser un souvenir impérissable…
  • ARRIVÉE : Dee Bost a prolongé l’aventure. Dans les tuyaux depuis l’interview du manager général sur Monaco Hebdo, la situation s’est débloquée, et le meneur rempile pour une 3e saison (1 an de contrat), et rentre de ce fait dans l’histoire de la Roca Team.
  • DÉPART : Yakuba Ouattara n’est plus monégasque, il jouera à Séville l’an prochain (contrat de 2 ans). En immense seigneur qu’il est, il s’est fendu d’un très beau message de départ envers le club et les supporters depuis son compte Instagram.
  • ARRIVÉE : S’il y en a bien un qu’on pensait plus là à 110 %, c’était bien JJ O’Brien. Rien que son show à Bologne aurait dû taper dans l’œil de plein de clubs d’Euroligue. Et pourtant, il sera bien monégasque l’an prochain, et ça, c’est cool.
  • ARRIVÉE : Enfin une recrue, une vraie ! Darral Willis débarque en provenance de Novgorod. Présenté comme une grosse marge de progression, nous espérons qu’il penche plus du côté de JJ O’Brien que du côté de Jarrod Jones…
  • ARRIVÉE : Alors qu’Andrew Albicy était encore disponible, la Roca Team a préféré tenter le pari Marcos Knight. MVP du tournoi final de Bundesligua, il est quand même auréolé d’une jolie réputation. Alors plutôt un Dru Joyce, ou un Aaron Craft ?
  • ARRIVÉE : Nous l’avons glissé dans notre short-list depuis mi-juin, et c’est non sans plaisir que nous avons appris la signature de Damien Inglis. Ex-NBA, ex-Strasbourg, pote à Dee Bost, les attentes envers lui sont aussi élevées que son CV.
  • ARRIVÉE : Notre dernier mercericains se nomme donc Wesley Saunders. Il sort d’une FAC qui est proche du néant basket, et malgré 2 jolies années en Italie, son niveau réel est prometteur, mais encore assez incertain.
  • DÉPART : On pensait qu’il ne restait plus personne à partir… et pourtant, on a quand même réussi à perdre Melwin Pantzar. Le jeune prometteur s’en va gagner du temps de jeu en Espagne, quittant ainsi le club un an après son arrivée.
  • ARRIVÉE : Il est dit que cette saison sera un pari. Alors, autant en faire même sur les JFL. Alors que des joueurs plus rompus en Jeep Elite sont disponibles, c’est le jeune Yohan Choupas qui pose ses valises à Monaco, après une saison moyenne à Pau.
  • ARRIVÉE : Depuis mai que la rumeur Abdoulaye N’Doye plane au-dessus du Rocher. Si son niveau est sûr et sa marge de progression hyper intéressante, le flou entourant sa draft en octobre rend son avenir rouge et blanc encore bien nébuleux.
  • ARRIVÉE : Du lourd dans la raquette ! Vladimir Stimac, un pivot étiqueté Euroligue débarque sur le rocher. avec lui l’effectif est au complet, et le secteur intérieur monégasque est hyper prometteur. 
  • DÉPART : Le coup de grâce d’un mercato qui sur la forme aura été aussi dégueulasse qu’anxiogène. Après 3 petites semaines sur le Rocher, Vladimir Stimac fait ses valises direction la chine et sa pluie de dollars. 
  • ARRIVÉE : Les dirigeants monégasques retentent le coup de Clemmons-O’Brien, à savoir prendre 2 mercericains qui ont joué ensemble la saison précédente. Le bienheureux n’est autre que le shooter Khadeem Carrington, coéquipier de Marcos Knight l’an dernier. 
  • ARRIVÉE : ENFIN !!! On milite depuis début mai pour que la Roca Team se penche sur ce genre de profil. Du Français international, du haut niveau, un joueur identifiable et déjà éminemment sympathique. Bienvenu Mathias Lessort !!! 

Le roster 2020-2021

  • Meneur : Dee Bost, Marcos Knight, Rudy Demahis-Ballou
  • Arrière : Abdoulaye N’Doye, Yohan Choupas, Kadeem Carrington
  • Ailier : JJ O’Brien, Wesley Saunders
  • Ailier fort : Darral Willis, Damien Inglis
  • Pivot : Wilfried Yeguete. Mathias Lessort
  • Coach : Zvezdan Mitrovic

Le cinq majeur probable

  • Meneur : Dee Bost
  • Arrière : Kadeem Carrington
  • Ailier : JJ O’Brien
  • Ailier fort : Damien Inglis
  • Pivot : Mathias Lessort

Que la saison commence !

La saison 2020-2021 s’ouvre ce mercredi, avec le match avancé de la 2e journée contre les Metropolitans de Boulogne-Levallois. Un gros choc, un gros morceau, et on sait d’ores et déjà que cela va être fort compliqué, Zvezdan Mitrovic ayant déploré lors du point presse de vendredi que compte tenu de tous les nouveaux (sans blague) et du petit nombre de matches amicaux joués (4 seulement), il va falloir du temps et de la patience avant que les joueurs trouvent leurs automatismes.

Je vais demander à nos supporters d’avoir un peu plus de patience que d’habitude. Nous avons toujours de grands objectifs, l’équipe travaille très bien, mais nous n’avons que trois matches amicaux dans les jambes, avec des changements dans l’effectif. D’habitude, nous disputons entre 8 et 10 matches de préparation. J’espère cependant que nous allons trouver les solutions pour être performants rapidement.

Et si la forme a posé beaucoup de questions, causé beaucoup de crispation, jeté un voile d’ombre sur le futur de la Roca Team (personne sous contrat pour l’an prochain…) et serti d’inquiétude l’ensemble des fans de la Roca Team (sauf les affabulateurs qui veulent se faire bien voir auprès des dirigeants), le fond reste quand même sacrément intéressant à court terme. Une fois que la mayonnaise aura pris (on n’a aucun doute à ce sujet connaissant Mitrovic), nul doute que les qualités de chacun pourront ressortir, et gageons que Dee Bost sera un encore meilleur leader qu’il ne le fut apparition, que Carrington se révèle être le shooter dont on a besoin, que JJ O’brien fasse une saison de MVP, qu’Inglis sorte des statistiques en double double à tous les matches, et que Lessort soit l’arme fatale pour secouer le très lourd secteur intérieur de nos adversaires directs, et que notre 5 majeur 100 % français fasse réfléchir nos dirigeants quant à la surutilisation à outrance des mercericains.

Ainsi, ce soir, nous serons sur le pont, à Gaston Medecin pour supporter cette nouvelle équipe, ce nouveau projet, comme nous le faisons depuis 5 ans, et même plus…

Daghe la Roca Team !

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