Pour ce Sasa-ico, la rencontre entre Maitre Sasa Obradovic et Sasa Djordjevic, son homologue sur le banc transalpin, la Roca Team se présentait au complet, hors l’éviction d’Ivan Buva, avec un 5 majeur des plus classiques : Dee Bost, Dylan Ennis, JJ O’Brien, Kim Tillie et Éric Buckner.
Les 2 premiers points monégasques sont plantés par l’homme en forme de la semaine dernière, Kim Tillie, sur un rebond offensif après un drive raté de JJ O’Brien. Les deux défenses montrent les muscles d’entrée de jeu. Les Italiens veulent marquer leur territoire, mais les Monégasques, de par leur pressing tout terrain, freinent le rythme de la meilleure attaque d’Eurocup. Malheureusement, les joueurs du Rocher enchainent les balles perdues, le score stagne sans que les rouges et blancs ne puissent passer devant (4-4 après 3 min). Sous la pression d’un public bouillant, la Roca Team va multiplier les actions foireuses, et comme les Italiens arrivent enfin à scorer, ils prennent de l’avance (10-5). Mais les rentrées de Paul Lacombe et de Landing Sané vont donner un coup de fouet à l’attaque monégasque, deux passes décisives du « bronzé » va permettre à la Roca Team de recoller (12-9, puis 14-11). Après une longue interruption à cause d’un problème de la table de marque, Paul Lacombe, plutôt en jambe, assurera les 2 lancers pleins de sang froid. Les Bolognais feront eux aussi le nécessaire aux lancers-francs, et c’est Will Yeguete, qui d’un shoot « ave maria », clôturera le score, à l’avantage les locaux (19-17).
La seconde période s’ouvre sur une ficelle de Ouattara à 3 points, qui fait passer les Monégasques devant pour la première fois (19-20). Pourtant, l’adresse longue distance est restée aux vestiaires, et ceux pour les deux équipes (1/17 en cumulé chez tout le monde), et c’est Will Yeguete qui se distingue par une activité de tous les instants au rebond offensif. Mais cela ne suffit pas, car Gamble fait danser toute la défense monégasque, et le Virtus prend un petit avantage (27-22). Les Italiens discutent beaucoup, et Téodosic choppe une technique, malheureusement non convertie par Clemmons, symbole de ces très nombreuses occasions foirées par les Monégasques qui devraient être devant au score, assez clairement (27-26). Et à force de gâcher, à ce niveau, cela, ne pardonne pas. Milos Téodosic sanctionne d’un 3 points, puis le match va virer au grand cafouillage. Les Monégasques vont être à la ramasse offensivement, et les Italiens vont prendre le large (32-26). Après une séquence délirante de basket volley, avec un ballon qui va valdinguer dans tous les sens pour finir sur une faute inexistante de Landing Sané, les Monégasques vont monter le thermostat. Yakuba Ouattara à 3 points, puis Dee Bost dans un drive en vitesse supraluminique, Will Yeguete en puissance et enfin à nouveau Ouatarra aux lancers vont passer un 9-0 et virer en tête (35-32). Milos Téodosic sortira de sa boite pour égaliser, et les deux équipes rentrent à la mi-temps sur un score de parité (35-35).
Maitre Obradovic lance la seconde mi-temps avec Anthony Clemmons, JJ O’Brien, Dylan Ennis, Kim Tillie et Éric Buckner. C’est Clemmons qui ouvre les hostilités par un drive tout en autorité. Kim Tillie offrira le caviar à JJ O’Brien, puis Clemmons à nouveau avec 3 lancers francs, mettent les Monégasques d’entrée sur de bons rails (35-42). La grosse défense monégasque tient toujours la baraque, mais cette fois-ci, les Monégasques convertissent leurs occasions. Sasa Djordjevic prend un temps mort alors que son équipe vient de manger un cinglant 11-3. Le jeu se muscle sévèrement, mais les Monégasques répondent présents, surtout dans la raquette. Les Italiens chopent une 3e faute technique, pour trop de palabres. La nervosité ambiante joue néanmoins en faveur des locaux, et le match vire à la bouillasse rouge à base de tomate et de viande. Les Monégasques vont arroser à trois points comme jamais, notamment lors d’une séquence dantesque, avec 4 rebonds offensifs, mais autant de briques à longue distance, pour finir par un ballon foiré par Dee Bost. La bataille au rebond est à l’avantage des Monégasques, qui passent en tête au buzzer (50-53).
Le money time s’ouvre avec une Roca Team propre et déterminée. Clemmons, puis O’Brien montrent la voie, puis c’est Kim Tillie qui va planter une banderille depuis la Piazza Maggiore, avant de marquer de prés après un rebond offensif. Les Italiens sont clairement dans le rouge et cherchent de l’air, à l’image de Téodosic qui perd un ballon débile. JJ O’Brien sanctionne derrière, et les Monégasques ont pris le large (53-64). Mais les Italiens ont un public de folie qui les porte, et surtout un génie dans leurs rangs, Milos Téodosic qui maintient son équipe sous respiration artificielle. Il redonne confiance à ses coéquipiers avec une banderille à longue distance, fais tourner le jeu proprement, et l’écart se resserre. De l’autre côté, c’est O’Brien qui tient la baraque et qui enquille paniers et lancers (62-68). Mais à trop jouer sur JJ, les Monégasques en oublient de jouer tout cours, et principalement Dee Bost, qui reprend son costume de Zorro et oublie de faire vivre la balle. L’adresse longue distance réapparait comme par enchantement, et les Italiens reviennent à un souffle de la Roca Team. Téodosic, en chef d’orchestre, fais merveilleusement bien tourner la balle, trouve des shoots ouverts et Bologne passe devant (75-73). JJ O’Brien arrache l’égalisation d’un shoot dont il a le secret à 1 seconde de la fin. Sauf que dans ce duel de haute volée, il ne peut rester qu’un seul sauveur… Et ça sera malheureusement Téodosic, qui d’un shoot au buzzer, assassinera la Roca Team (77-75).
Match héroïque des Monégasques, qui passent à un rien d’un exploit retentissant en terres italiennes. Malheureusement, les hommes de Sasa Obradovic sont retombés dans leurs travers au pire moment, à 3 minutes de la fin, quand le génie Téodosic a remis de l’ordre dans la maison bolognaise. Et à ce niveau, cela ne pardonne pas. Dommage, double dommage. Mais ce soir on peut être fier de la prestation des Monégasques, clairement sur la bonne voie.